Le blog de Joelle Thienard

    Photo de ma soeur Danielle 

Frères et sœurs

En partage

D’une même famille

Don, premières essences

Découverte de l’autre

Différent

Apparence

La source d’un devenir

Eclose sous l’amour

Alternoiements

Elans

Reculs et différents

Emerveillement

Indicible tourment

Peut-être encore dans le même temps

Echappé de l’espace

Où il traîne. Sentiments mêlés

Entremêlés

Entrelacés

Temps déployé

Au cœur de l’instant éphémère

Ou les éclats de voix

Se perdent

Amour perdu

Et retrouvé

Plus fort

Fort de la force à le regagner

Différence épousée

Espérance retrouvée

Et la porte donnée

Ouverte

Entrouverte

Grande ouverte

Sur le cœur de l’autre

A qui l’on donne le sien

En entier

Pas de parcelle oubliée

Cachée, protégée,

Confiance

Qui retrouve son chemin

Et avance en dépit

Des fractures subies

Etincelle qui jaillit

A la source inépuisable

De la vie

Serments sans un mot

Les mots sans syllabe

Les gestes alourdis

Les regards profonds

Droits, directs

Sans faille

Ni fissure

Le temps s’envole

Confiant

Et se repose

Dans l'éternité    

Ils sont d'une même famille

Ils se connaissent

Bien qu’ils se découvrent

Ils s’aiment toujours

Même s’ils se détournent

Et après ?

La famille éclate

Les frères et sœurs

S’en vont

Ils se donnent au monde

Et après ?

Quand ils sont portés par les ondes

les vagues et les tempêtes

avec ceux qui devraient

Mais ne sont pas encore

Leurs frères

Et après ?

Que font-ils de ce lien d'amour

Qu'ils ont appris 

Qu'en font-ils ?

De cet âge adulte

Où la raison s'installe

Que font-ils ?

Dédié à ma soeur Danielle

***

Les ourlets du ciel

Se confondent aux nuages

Un pan turquoise

Sur les murs de l’immeuble

Descend jusqu’à la Seine

Pour ouvrir une page

Et le fleuve en remous

Laisse passer les bateaux

Serpentant

Vent de bout.

***

      Dessin de Nicolas Dieterlé

Une brume fine cerne délicatement les arbres qui ne veulent pas, malgré tout, se laisser apprivoiser et restent cloîtrés dans leur sauvagerie Elle voile le soleil timide qui ressemble à une grosse pépite recueillie, et émoussée dans son éclat, par un drap blanc humide Je suis passé devant l’unique terrain vague des environs : en lui se jouaient des verts, des bleus, des rousseurs, des violets inédits Ici, la brume elle-même était sauvage, elle se tordait en mèches folles  

Textes de Nicolas Dieterlé

Extrait de "Ici pépie le coeur de l'oiseau mouche"

Editions Arfuyen

site : www.pierre-et-oiseau.fr

Il est tombé

Sur un jour de silence

Quand les mots tournent

Sans vouloir s’en sortir

Il est tombé

Sur un jour d’orage

Sans pluie, éclair

Ni torrent

Quand le feu se fait violence

Tout en dedans

Prisonnier

Dans les mailles du cœur

Qui saigne

De beauté

Sans pouvoir s’exprimer

Un jour plein pourtant

Mais sans mot dire

Il est resté

un parfum de non dit

Des phrases entières

Emmêlées et secrètes

Des intentions

Et des portes ouvertes

Sur un ciel clair

Et pourtant sans un son

Comme des oiseaux

Qui crieraient sans écho.

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Nous avons tout à apprendre d’un arbre

Le tronc qui reçoit

Les intempéries

Signes de l’âge

Au milieu le cœur intact

Continue de grandir

Et les branches et les feuilles

Qu’il donne sans défaillir

Jusqu’à sa mort

A travers les saisons

Fidèle à sa mission.

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