Une fleur est tombée d’un cœur jaune
Le soleil entre…
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Une fleur est tombée d’un cœur jaune
Le soleil entre…
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Les lumières flottent
A la surface de l’eau
Un trompettiste se plaint
En un langoureux refrain
Les notes s’espacent
L’eau bouge soufflée par les vagues
Respiration
Le silence se glisse
Peu profond.
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Il faut parfois plusieurs jours
pour se laver d'une seule phrase...
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Il y avait des traînées bleues
Dans le vent de l’eau
Les ponts qui y plongeaient
Ressemblaient à des rondes.
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La pauvreté n'est une honte
que pour celui qui ne respecte pas
l'homme pauvre.
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Une journée s’est passée
Et les mots qui s’impriment
Sont les seuls qui décident
De ceux qui s’oublient.
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Cris d’enfants
Pleurs d’enfants
Rires d’enfants
Rêves d’enfants
Lumières d’enfants
Attention !
Vie d’enfants…
Les fleurs ont des gestes si lents qu'on les perçoit à peine
sauf peut-être l'élan perpetuel de leurs couleurs vers le ciel.
Marcher dans la nuit
Suivre le fleuve noir
Découvrir la lumière
En spirale dans l’ombre
Ou nichée dans la pierre
Et deviner les gestes
Des silhouettes
Derrière les fenêtres.
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Qu’elle soit une ode à la nature, à l’être humain, chaque phrase est une incantation, un vase transparent, une eau qu’il faudrait boire goutte à goutte, avec le risque de la voir disparaître à chaque lecture. Des phrases comme des joyaux, empreintes toutes de plénitude, se suffisant à elles-mêmes, comme si l’imaginaire collait parfaitement à la pensée et à l’âme, recueillis dans l’amphore des mots.