Lutte : effort fait par une personne, combat mené par un individu ou un groupe pour venir à bout d’un rival, d’un obstacle, d’un danger ou pour résister à une attaque.
Guerre : lutte sanglante entre des états ou des factions.
La vieille femme a osé franchir la barrière interdite dans le jardin public, le visage tendu et heureux pour aller voir de près et toucher du bout des doigts le feuillage qui, sans doute, lui rappelait un petit coin de son jardin passé.
« C’est un voyage » nous annonce la réalisatrice. Oui. Un voyage au cœur du temps, réflexions, mises en abîme des êtres, des mots et des images, interrogations face à la vie, au vertige des possibles, aux choix, aux non-choix. Le voyage nous entraîne dans un univers poétique dans tous les sens du terme, images, sons, textes dans un rythme qui ne nous laisse guère le loisir de divaguer, mais plutôt voguer sur ces vagues infinies que sont les errances, les nuances d’une femme qui choisit de vivre avant tout, vivre son présent qui est parfois son incertitude, dans un murmure où se révèle la sincérité, quand l’autre témoin est révélateur, ami, la nudité avouée dans son humanité, les questionnements de la prise de conscience, l’amour de la vie enfin telle qu’elle s’offre, avec ses joies et parfois sa brutalité, et la recherche incessante de sa voix et sa voie.
Entrez par la petite porte et entrez par la grande dans la magie du bleu océan et la rencontre avec les œuvres délaissées des hommes, ocres et rouges, l’étrange, l’insolite de ces navires échoués ou forts dressés, rouillés, vestiges parsemés sur mer ou sur terre comme autant de chocs magnifiés entre les deux éléments. Sur les nacrés de l’océan, les bleus en étage du ciel ou les nappes grises qui se superposent, se ponctuent ces formes mystérieuses abandonnées, couleurs et formes verticales et horizontales qui s’affrontent et créent dans un calme apparent une harmonie qui évoque le retour à la source du monde. L’étrange interpelle, l’insolite émeut, les couleurs se croisent et se répondent, les frontières sont soudaines, l’imagination se déchaîne, des histoires se réveillent. La force des éléments abrite encore la folie des hommes partie vers d’autres horizons, comme les témoins d’un espace investi de façon, aussi soudaine, par la beauté.